Un avent centré sur le « nous »
Chers Frères et Sœurs,
Toussaint ou l’espérance
En ce mois de novembre, en ces jours de Toussaint et de Commémoration des défunts, où nous évoquons nos défunts et où nous nous rappelons notre condition mortelle, la foi chrétienne nous invite à l’espérance. Elle nous invite à croire à la résurrection des morts et à la vie éternelle. C’est pourquoi nous prions pour les défunts, nous célébrons des messes à leur intention, nous entourons de respect les défunts, nous assistons les mourants et nous accompagnons les familles en deuil. Dans une société où tout se fonctionnarise, cela pourrait paraître peu fonctionnel, peu utile. Et cependant, c’est très apprécié par les familles en deuil, par le personnel des hôpitaux et celui des maisons de repos et de soin. C’est dans cette ligne que les évêques de Belgique ont publié en juin leur lettre pastorale Je te prends par la main. Ils soulignent l’importance d’accompagner les mourants, tout en évitant d’assister à des euthanasies ou de sacraliser celles-ci par une prière.
La mission vers les périphéries
L’accompagnement des malades correspond à une mission aux périphéries de notre monde. Cette mission, je l’ai recommandée dans ma lettre pastorale d’octobre, le « mois extraordinaire de la mission universelle ». Je l’ai intitulée Va vers le pays que je te montrerai ! C’est une Parole de Dieu adressées à Abraham (Gn 12,1). Elle nous engage aujourd’hui à découvrir le monde avec des yeux nouveaux et à témoigner avec des mots nouveaux. Il s’agit aussi d’abandonner des choses devenues inutiles ou secondaires et de découvrir ce qui est utile et urgent. Il faut donc se mettre en état de mission, en particulier par l’amitié et par la prière ; pour cela il est précieux de constituer des groupes de prière autour de la Parole de Dieu, pour progresser dans la foi et inviter de nouvelles personnes.
Journée mondiale des Pauvres : La Vierge des Pauvres au Vatican
Cette année, le pape François nous fait l’honneur de placer une statue de la Vierge des Pauvres, Notre-Dame de Banneux, sur l’autel de la basilique Saint-Pierre pendant la messe qu’il présidera pour la Journée mondiale des Pauvres, dimanche 17 novembre, et il m’invite à concélébrer avec lui. Dans cette optique, j’invite chaque paroisse à avoir une attention spéciale pour les pauvres ce jour-là dans la liturgie et dans l’accueil.
Un avent pour dire « nous »
L’avent nous donne l’occasion d’être des témoins du Christ. On prépare Noël, on fait des crèches pour l’enfant Jésus, on est ému et intrigué par la naissance d’un Dieu enfant. Ainsi on est sensible à la situation des démunis de notre société. Cela nous stimule à soutenir les organisations qui luttent contre la pauvreté. L’Action « Vivre Ensemble » coordonne ces projets de lutte contre l’exclusion, elle contribue à leur financement et elle favorise l’insertion des plus démunis dans notre société. Elle nous invite cette année à « dire nous », c’est-à-dire à être sensibles à la dimension communautaire du « nous », et pas seulement à nos besoins individuels. Quant au dimanche de la Parole de Dieu, le pape vient de le fixer au 3e dimanche ordinaire (26 janvier 2020) et il ne sera plus fêté le premier dimanche de l’Avent.
Noël, cœur du mystère humain et chrétien
En fin d’année, nous fêterons Noël, la naissance de Jésus. Cette fête nous plonge au cœur du mystère de la vie. Beaucoup de gens dans le monde et dans notre société seront sensibles à cette dimension. C’est l’occasion de réfléchir avec eux et de dire notre foi. C’est aussi la fête de la grâce, la fête du premier pas que Dieu fait dans notre monde et dans notre vie. Il vient dans la pauvreté et dans la discrétion. On va le représenter dans de nombreuses crèches, construites et exposées à beaucoup d’endroits. Mais surtout accueillons Jésus dans la crèche de nos vies et dans l’amitié avec les pauvres ! Fêtons donc dans la joie et dans l’accueil mutuel cette fête qui parle au cœur de chacun !
+ Jean-Pierre Delville, votre évêque